29 avril 2012

Droits des personnes en situation de handicap: le Réseau des Éducateurs en Droits Humains monte au créneau

Grâce au soutien de ses partenaires techniques et financier, Amnesty International et Ukaid, le Réseau des Éducateurs en Droits Humains (REDH) oeuvre en faveur de la promotion des droits des personnes vivant en situation de handicap et des autres couches de personnes défavorisées. Le Réseau a organisé une émission à la Radio Liberté de Parler et de Communiquer (LPC) de Bobo-Dioulasso le 14 janvier 2012. Cette émission avait pour invitée, Mme SANOU née KAMBOU Angèle, Présidente de la Fédération des Femmes Handicapées de Bobo-Dioulasso.

Le handicap n'est pas une fatalité
Mme SANOU Angèle
Mme SANOU Angèle a fait un  témoignage poignant sur sa propre expérience et comment, avec l'aide de sa famille, elle a pu dominer son handicap et le regard de la société. Grâce aux soutiens de ses proches, Mme SANOU Angèle s'est forgée un destin hors du commun.  A force de courage et d'abnégation dans le travail, elle est aujourd'hui à la tête de la Fédération des Femmes Handicapées Binkadi de Bobo-Dioulasso et responsable du Centre de formation des personnes handicapées de la région des Hauts-Bassins. Mme SANOU a, à son actif, de nombreuses oeuvres caritatives et de bienfaisance à l'endroit des femmes et des enfants vivant avec un handicap. Elle a, au cours de cette émission, insisté sur le fait que le handicap n'est pas une fatalité. C'est une épreuve qui peut arriver à tout moment dans la vie d'un individu. Nous avons le devoir d'aider les personnes vivant avec un handicap à surmonter cette difficulté afin de vivre normalement leur vie.

Fatoumata DAKUYO,  Présidente du réseau et 
Mme SANOU à la radio LPC, 14 janvier 2012
Le handicap est l'état d'une personne qui souffre d'une déficience, d'une infirmité ou d'une incapacité du fait d'une maladie ou d'un accident. Le handicap peut être physique, psychique ou psychologique. Le handicap peut toucher une partie ou la totalité du corps, d'un organe ou d'une fonction. Selon la sévérité ou la gravité de la déficience, la personne souffrant du handicap est partiellement ou totalement dépendante. Les personnes frappées de handicap sont le plus souvent victimes d'exclusion ou de rejet, de violence ou de discrimination du fait de leur infirmité. Ces comportements sont intolérables et inacceptables au regard du droit international des droits humains: tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits et en dignité. Nul ne peut être discriminé, torturé, maltraité ou violenté du fait de son handicap. Les droits humains sont indivisibles, inaliénables et universels. Ils sont reconnus à tous les membres de l'espèce humaine sans discrimination aucune. Les personnes vivant en situation de handicap ont le droit à la dignité, à la protection et à l'assistance. En plus des droits civils et politiques, les droits sociaux, économiques et culturels, les personnes vivant avec un handicap ont des droits spécifiques qui leur sont reconnus à travers la Convention internationale des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées.


Moussa OUEDRAOGO
Coordonnateur National

26 avril 2012

Lutte contre la déperdition scolaire: le Réseau EDH s'investit dans les Banwa

La province des Banwa fait partie des dix (10) provinces prioritaires en matière de scolarisation des filles. Les filles qui ont la chance d'être scolarisées rencontrent d'énormes difficultés dans leurs cursus scolaire, elles achèvement difficilement le cap du primaire. La plupart d'entre elles sont sexuellement et moralement harcelées voire abusivement enceintées. Parmi le lot de problèmes que vivent ces jeunes filles, il y a le mariage forcé et précoces et les pesanteurs socio-culturelles qui relèguent la femme au second rang de l'échelle sociale (ses capacités intellectuelles sont sous-estimées au point qu'on pense que sa place ne se trouve que dans le foyer). Nombreuses sont les filles qui sont contraintes d'abandonner les classes pour rejoindre leurs maris. D'autres, pour échapper à la pression des parents, fuient le village pour la ville à la recherche d'un mieux être. Trop souvent, elles reviennent au bercail avec des grossesses non désirées ou des enfants sans pères.

Le Réseau des Éducateurs en Droits Humains (REDH) a été institué dans le cadre du Projet éducation aux droits humains en Afrique (PEDHA). Il est réalisé grâce au soutien financier de Ukaid et Amnesty International et oeuvre à faire valoir les droits des personnes défavorisées à travers la promotion et la protection de leurs droits. En s'investissant dans la province des Banwa, le Réseau entend jouer sa partition dans la promotion et la protection du droit à l'éducation des filles. Il compte à travers une stratégie de communication participative associer tous les acteurs impliqués dans l'éducation des filles à savoir les éducateurs, les parents, les élèves et les encadreurs et autorités pédagogiques. Comme axe prioritaire, le réseau entend réaliser informer et sensibiliser sur les enjeux de l'éducation des filles.

Scène du théâtre forum de Bèna, 25 février 2012
Le deuxième axe privilégie la communication pour le changement de comportement à travers le théâtre forum ou théâtre participatif. L'objectif est de susciter le changement de comportement à travers les échanges et les débats participatifs entre les acteurs sociaux. Le but ultime est de parvenir à modifier le comportement des parents en leur apportant les informations et les connaissances utiles sur le droit à l'éducation des filles. L'éducation revêt une importance fondamentale pour la jeune fille, elle fait la différence dans la vie des êtres humains. Sans éducation, nous perdons une bonne partie de notre être et de notre existence: "l'éducation est la lumière qui éclaire notre vie" reconnaissent volontiers certains parents d'élèves.

M. KONATE Jean André, DPBA des Banwa
Grâce aux actions sur le terrain, la perception que les parents avaient sur l'éducation de leurs filles évolue sensiblement. L'éducation de la jeune fille qui était perçue comme un investissement à perte est désormais considérée comme un droit fondamental.Comme la pièce de théâtre, qui a été jouée à Bèna, Tansila et Balavé l'a si bien montré, l'éducation des filles est un droit et non un privilège. Les statistiques nous prouvent que lorsque les filles sont placées dans de bonnes conditions d'études et bénéficient du soutien de leurs parents, elles réussissent autant sinon mieux que les jeunes garçons.

une mère lançant un cri de coeur pour
  la scolarisation des filles à Balavé
Il faut donc combattre la discrimination et les pesanteurs sociales et culturelles qui confinent les filles à jouer le second rôle dans la société et les empêchent les de jouir de leur droit à l'éducation. Tous les enfants ont les mêmes droits sans distinction. Le sens de notre combat dans les Banwa, c'est amener les parents à lutter contre les facteurs endogènes et exogènes qui contraignent les filles à quitter prématurément les bancs de l'école pour garder les boeufs de leurs parents ou à s'adonner aux tâches ménagères quand elles ne sont purement et simplement données en mariage de façon précoce. Cet appel pour plus de justice et d'équité en faveur des filles a été compris par les communautés que nous avons ciblées dans les Banwa.

Spectateurs de Balavé, 21 mars 2012
A Benà, à Tansila et à Balavé, les activités du réseau ont été largement suivies par un public sortis nombreux pour défendre le droit à l'éducation et à la scolarisation des filles. Cette forte mobilisation autour de l'éducation des filles nous encourage à poursuivre notre intervention auprès d'autres communautés de la localité. Plus les gens sont informés de leurs droits, mieux ils s'organisent pour les faire valoir. Notre vision, c'est de rendre autonome en droits humains les personnes défavorisées afin que par leurs propres actions ou initiatives, elles arrivent à défendre et à faire valoir leurs droits dans leurs propres communautés.

Moussa Ouédraogo, Coordonnateur 
National du PEDHA Burkina Faso