Le 09 juin 2011, le Haut-commissariat de la province du Passoré a abrité une importante cérémonie de lancement du message de Sa Majesté le Mogho Naaba contre les violences faites aux femmes et l'exclusion sociale des femmes accusées de sorcellerie.
Participants à la cérémonie de Yako le 09 juin 2011 |
La Commission Justice et Paix (CJP) de l’église épiscopale du Burkina et ses partenaires ont réuni les chefs coutumiers et les autorités administratives de la province du Passoré pour leur remettre un important message de Sa Majesté le Mogho Naaba Baongho dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes et l’exclusion sociale des femmes accusées de sorcellerie.
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Le Haut-commissaire du Passoré |
C’est une marche de sensibilisation de la Commission Justice et Paix (CJP) et des organisations de la société civile contre les violences et l’exclusion sociale des femmes accusées de sorcellerie qui a abouti le 06 mars 2010 au Discours de Sa Majesté le Mogho Naaba. L’Empereur des mossi a livré un important message dans lequel il a appelé tous les notables et populations sous son autorité à :
· Mettre fin à toutes les pratiques tendant à accuser d’autres personnes de pratiques occultes néfastes portant atteinte à la dignité de la personne humaine ;
· Mettre fin à toutes les formes de violences et d’exclusion sociale à l’égard de toute personne et particulièrement des femmes ;
· Développer toutes les initiatives appropriées pour une réintégration sociale des toutes les femmes exclues de leurs communautés et à porter aide et assistance à toute personne désirant entreprendre des démarches pour la réintégration de parents exclus de la société.
Pour Sa Majesté le Mogho Naaba, les violences et l’exclusion sociale des femmes sont des pratiques contraires aux valeurs de la chefferie coutumière et traditionnelle : " la chefferie traditionnelle et coutumière est contre toutes les pratiques culturelles et traditionnelles qui portent atteinte aux droits humains"
Le Mogho Naaba invite toute personne qui aurait quelque chose à reprocher à son prochain dans la communauté à recourir à la justice : "Toute personne accusée a le droit de se défendre et toute personne est réputée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité soit établie"
Remise officielle du message de sa Majesté le Mogho Naaba au Dima de Yako |
C'est le Chef de Bilbalgho qui a remis officiellement le message de sa Majesté le Mogho Naaba au Dima de Yako, le Naaba Sigri et au Haut-commissaire de la province du Passoré pour diffusion et application.
Afin de porter le message de sa Majesté le Mogho Naaba à la connaissance des populations et des leaders coutumiers pour son application dans les communautés, la Commission Justice et Paix (CJP) a entrepris une campagne de diffusion dans les provinces du Burkina Faso.
Photo du CN du PEDHA et du Chef de Tema-Bokin |
C’est la raison pour laquelle la CJP a choisi de lancer le message du Mogho Naaba par la ville de Yako: 30.86% des 436 femmes du Centre Delwendé de Tanghin et 22% des 365 femmes du Centre d’accueil de Paspanga viennent de la province du Passoré. A celles-ci, s'ajoutent 09 femmes à la mission catholique de Yako et 53 autres au centre d'accueil de Tema-Bokin.
Selon M. François de Salle BADO, secrétaire générale de la CJP citant un auteur français : "On reconnaît l'humanité d'une société par sa capacités à protéger ses couches les plus défavorisées. Contre l'injustice, si je n'agis pas, je suis complice"
On ne viendra à bout des idées obscurantistes et discriminatoires à l'égard des femmes qu'en conjuguant nos efforts. Sa Majesté le Mogho Naaba a fait un grand pas en prenant cette importante décision d'interdire les pratiques traditionnelles et coutumières qui conduisent à l'exclusion sociale des femmes accusées de sorcellerie dans sa zone d'influence à savoir le Mogho (le plateau central mossi).
Il nous revient de travailler ensemble pour atteindre l'effectivité de cette décision dans les communautés qui sont sous l'autorité de Sa Majesté le Mogho Naaba.
Le Projet éducation aux droits humains en Afrique s'attèle à cela car nous avons déjà obtenu de Sa Majesté l'interdiction des pratiques du Siongo et du Zangogo à Boussé en mai 2010. Ce sont ces pratiques traditionnelles qui conduisent à l'exclusion sociale des femmes dans la communauté.
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