Dix huit mois après la réalisation des micro projets, quelques bénéficiaires et acteurs de ces projets livrent au JEDH leurs appréciations sur les changements qui s'opèrent dans ces communautés.
Asfud se battra toujours pour la cause des femmes
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Mme ROUAMBA
Présidente d'ASFUD |
Je suis Claire ROUAMBA de l'Association des Femmes Unies et Développement (ASFUD) basée à Songpelsé dans la Commune rurale de Tanghin Dassouri. Je suis porteur d'un micro projet d'information et de sensibilisation de 150 couples sur les violences conjugales dans huit (08) villages de Tanghin Dassouri et de Komki Ipala. Le micro projet a contribué à réduire les violences physiques et morales à l'égard des femmes. Lors de l'évaluation à mi-parcours, les bénéficiaires nous ont révélé que les femmes subissent de moins en moins de violence dans les foyers. Le traitement des hommes à leur égard a considérablement évolué. Maintenant, elles s'expriment en public sur les questions les concernant. Elles exercent des activités génératrices de revenus en vue de participer à la gestion des charges familiales. Nous avons le sentiment que nous avons été compris par les populations. Tous ces acquis sont le fruit de notre stratégie de sensibilisation de proximité dans les communautés. Nous échangeons directement avec les groupes cibles sur les voies et moyens de lutter contre les violences domestiques dans le strict respect des droits reconnus aux femmes.
Bâtir une société plus juste pour nos femmes
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Le Chef de Boussé |
Depuis que Amnesty International est venue à Boussé avec ce projet de sensibilisation sur l'exclusion sociale des vieilles femmes accusées de sorcellerie, nous sommes très contents car cela nous a permis de connaître les droits qui sont reconnus aux personnes âgées. Les personnes âgées ont droit à notre respect et à notre protection. Je remercie sa Majesté le Mogho Naaba qui nous a envoyé les émissaires pour sensibiliser les populations sur le phénomène de l'exclusion sociale des femmes accusées de sorcellerie. Cela va nous permettre d'expliquer aux populations pourquoi il faut abandonner les pratiques du 'Siongo' et du 'Zangogo' dans nos communautés. Les autres chefs des villages environnants qui ont assisté aux causeries débats tenus à Boussé ont convoqué des rencontres avec les populations dans leurs localités pour restituer les décisions que nous avons prises au sujet de l'abandon des pratiques qui portent atteintes à la dignité et aux droits des femmes.
Un bel avenir pour nos enfants
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Sidonie Ouédraogo |
Je suis Sidonie OUEDRAOGO du MBEJUS (Mouvement Burkinabè pour l'Emergence de la Justice Sociale). J'interviens dans la région du Centre Sud avec un micro projet de prévention des violences faites aux enfants en milieu scolaire.Sur les changements qui sont intervenus dans les communautés, je pus vous assurer que les parents d'élèves nous ont remerciés pour avoir abordé ce sujet car ils ne savaient pas que les enfants pouvaient subir de telles violences à l'école dans le cadre de l'apprentissage. Les débats nous ont permis de comprendre que les enfants n'ont pas de cadre pour exprimer les violences qu'ils subissent en milieu scolaire. Le micro projet a permis de situer les responsabilités de chacun des acteurs de l'éducation et de chercher les solutions appropriées pour résoudre le problème des violences à l'école. Une école débarrassée de la peur et de la violence est l'assurance d'un bel avenir pour les enfants
Une école de formation pour moi
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Le Chef de Goghin |
Je suis le chef de Goghin. Je suis doublement bénéficiaire des activités du micro projet d'ASFUD sur la lutte contre les violences conjugales. J'ai été consulté avant l'élaboration du micro projet puis j'ai bénéficié de la formation des VEDH (Volontaires en éducation aux droits humains). Je suis également animateur en droits humains à Goghin. Les résultats du micro projet dans ce villages sont encourageants dans la mesure où il a réussi à instaurer le dialogue entre les couples dans les ménages. Nous conseillons aux couples de se parler dans le foyer afin d'éviter les malentendus. De ce point de vue, on enregistrons de moins en moins de violence contre les femmes même si nous devons continuer nos efforts envers les jeunes couples. Je pense que notre message est bien compris par les populations car nous donnons des conseils qui les aident à vivre dans le ménage en tenant compte des droits de leurs femmes et de leurs enfants. Ces informations sont très utiles pour ces populations
Les violences nuisent à l’éducation des enfants
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Bernadette SOBGO, comédienne
Compagnie Athéna |
Je suis actrice de théâtre à la Compagnie Athéna. J’ai joué le rôle de la mère de la fille violentée par sa maîtresse. Je dois avouer que les violences en milieu scolaire nuisent à l’éducation des enfants. Cela est contraire aux droits de l’enfant. Je crois que les populations comprennent mieux le langage du théâtre car il est accessible à tous les membres de la communauté. Je suis très contente de la mobilisation et de la participation des acteurs de l’éducation à Manga. C’est encourageant pour nous et c’est la preuve vivante que notre message a été bien compris par les populations.
Rendons hommage à la femme
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Son Excellence le Kassiri Naaba |
Je voudrais à travers ce micro projet rendre un hommage à toutes les femmes, à nos mamans, à nos épouses et à nos sœurs pour toutes les injustices, les violences et humiliations qu’elles vivent dans les foyers. Le sens de notre combat, c’est d’amener les populations à respecter la dignité et les droits de la femme. Les gens ne savent pas que les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées ont des droits. C’est pour cela qu’il faut poursuivre la sensibilisation pour amener les gens à respecter les plus faibles. Notre rôle c'est de veiller au respect des valeurs traditionnelles et coutumières dans le respect de la dignité humaine. C'est pourquoi nous souhaitons une évolution des pratiques coutumières pour être en phase avec les règles de droit et de justice sociale.
Des formations instructives pour moi
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Mme Boly Fatimata, Présidente de Dewral |
Je suis satisfaite de ma participation à la mise en œuvre du micro projet de renforcement des capacités des femmes leaders de la région du nord sur le Code des personnes et de la famille. Cette formation m’a personnellement appris beaucoup de choses sur les droits liés au mariage, à la filiation et à la succession. Je mieux outillée maintenant et je pourrai conseiller mes frères et sœurs sur ces questions notamment les problèmes de filiation et de succession dans les communautés peul de la région du nord.
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DJ Tiffis, Artisite musicien |
Soutenons l'éducation des jeunes filles
J’ai soutenu ce micro projet parce que le problème des grossesses non désirées en milieu scolaire des filles nous concerne également. Nous avons des sœurs qui ont été victimes de ce problème. C’est pourquoi en tant qu'artiste, je me sens interpellé. Nous avons un message à faire passer auprès des jeunes dans la lutte contre les grossesses non désirées en milieu scolaire. Je pense que nos conseils seront suivis par nos jeunes frères et sœurs.
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