29 novembre 2010

Fraternelles salutations à tous les membres du réseau national EDH


Chers membres du réseau, Je viens par les merveilles de la technologie vous présenter le blog que nous avons bien voulu créer en vue de partager et diffuser les informations et connaissances utiles à l'acquisition des droits humains par nos populations.

Comme toute oeuvre humaine est perfectible, je compte sur le concours de tous pour pérenner le blog ainsi crée. Je voudrais que chacun de vous se sente libre de partager avec nous ses expériences, connaissances, compétences et ressources en matière d'éducation aux droits humains. Cette fenêtre qui vient de s'ouvrir vous permettra, j'en suis persuadé, de vous affermir davantage dans le processus d'acquisition et de partage des ressources en droits humains.

Vous conviendrez avec moi que le droit à l'éducation est un socle sur lequel repose tous les autres droits de l'homme. Comme le disent les anglais:"Knowledge empowers". J'ai côtoyé des femmes et des hommes pour qui c'était la première fois qu'ils entendaient parler de droits humains. Ces gens ignorent royalement leurs droits en dépit des efforts des uns et des autres pour promouvoir les instruments y relatifs. La distance, la langue, l'ignorance pour ma part, ne doivent plus constituer un obstacle à la connaissance et à la jouissance des droits humains. Notre ambition, c'est d'oeuvrer à une 'communautarisation' des droits humains, c'est-à-dire amener les droits humains dans toutes les communautés défavorisées aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural. Notre objectif est d'amener ces communautés à connaître leurs droits afin de les défendre efficacement par leurs propres actions. A travers des méthodologies participatives et interactives, nous pouvons arriver à inverser la courbe de l'ignorance afin que les gens arrêtent de penser que les droits sont faits pour les riches, les gens d'une certaine classe sociale.

J'ai l'intime conviction que nous pourrons, dans le cadre ce projet, participer à l'éveil des consciences de nos populations sur les questions relatives à leurs droits et libertés mais aussi sur leurs devoirs citoyens. De plus en plus, les gens comprennent que les problèmes structurels et conjoncturaux que nous vivons sont en rapport très étroits avec les violations de nos droits. La pauvreté est à la fois une cause et une conséquence des atteintes aux droits humains. "Là où les hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l'homme sont bafoués", rappelle Joseph Wresinski. Il est établi que le respect des droits humains peut avoir un impact sur la réduction de la pauvreté car la pauvreté n'est pas toujours absence de ressource mais le fruit d'une inégale répartition des opportunités d'accès aux sources et moyens de création de la richesse. Je vous invite à méditer sur cette pensée du Président Sud-Africain Nelson Robilala Mandela: "La pauvreté n'est pas une fatalité, c'est une création humaine évitable"

J'ose espérer que vous allez adhérer à cette opportunité vous est offerte pour vous exprimer sur les questions les plus brûlantes, les plus sensibles, les plus tabous ... qui touchent aux droits et libertés fondamentales de l'homme. C'est à travers le respect de ses droits et libertés que l'homme acquiert la plénitude de sa dignité. Comme le stipule le préambule de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, le mépris des droits de l'homme conduit à des actes de barbarie, à des injustices et à des frustrations entre les membres de l'espèce humaine. Le respect des droits humains constitue des facteurs de paix et de progrès de notre humanité.

Rejoignez-moi donc sur http://lejournaledh.blogspot.com/ pour de plus amples informations.

Cordiales salutations

Moussa Ouédraogo

26 novembre 2010

L'interview Directeur Exécutif d'Amnesty International Burkina Faso


Le Journal pour l'Education aux Droits Humains (JEDH) a rencontré le Directeur d'Amnesty International Burkina Faso sur la mise en oeuvre du projet éducation aux droits humains en Afrique/ Burkina Faso.

Le JEDH : Comment appréciez-vous la mise en œuvre du Projet EDH Afrique au Burkina Faso ?

Le Projet EDH Afrique s’exécute assez bien au Burkina Faso. Un an et demi après sa mise en œuvre, les premiers résultats sur le terrain sont très encourageants. Les populations adhèrent aux micro projets qui s’exécutent dans les communautés. Il faut se dire qu’une des originalités du PEDHA, c’est l’autonomisation des personnes défavorisées en droits humains afin qu’elles disposent des outils juridiques nécessaires pour défendre et exiger le respect de leurs droits. C’est pourquoi ce projet suscite autant d’engouement dans les communautés dans lesquelles nous intervenons.


Le JEDH : Quels sont les problèmes clés de droits humains auxquels le PEDHA va s’attaquer dans les trois prochaines années au Burkina Faso ?

Au niveau du Burkina, nous avons identifiés lors des consultations participatives organisées dans les communautés les problèmes de violence et de discrimination à l’égard des femmes, des enfants et des personnes âgées. Nous avons élaborés des micro projets afin de lutter contre ces atteintes aux droits humains. Nous mettons l'accent sur la sensibilisation et le renforcement des capacités en vue de prévenir ces différentes atteintes. Nous allons nous attaquer spécifiquement aux violations des droits sociaux et économiques notamment les sociaux et économiques des femmes en vue de réduire la pauvreté dans les ménages. Les femmes qui accèdent à leurs droits sociaux et économiques participent pleinement au bien-être de la famille à travers les activités génératrices de revenus.


Le JEDH : Comment s’est fait le choix des partenaires et des acteurs du projet au niveau du Burkina Faso ?

Le choix des partenaires s’est fait conformément à des TDR fixés par l’équipe de gestion régionale du projet basée à Dakar qui en a fixé les modalités. A partir de ce moment, nous avons lancé un avis à candidature pour le choix des partenaires du projet. Nous travaillons avec les partenaires qui ont été ainsi sélectionnés.


Le JEDH : En votre qualité de Directeur partenaire de coordination du projet, comment comptez-vous parvenir à l’atteinte des objectifs du projet au Burkina Faso ?

Je travaille en étroite collaboration avec le Coordonnateur national du projet, qui est le responsable de la mise en œuvre du projet au plan national. Je suis membre du Comité de partenariat qui est chargé de la supervision du projet au plan national. Les comptes rendus, les rapports et les visites de terrain me permettent de voire le niveau d’ensemble de mise en œuvre du projet. Nous avons également des rencontres périodiques qui nous permettent de faire le suivi et le bilan de l’état d’avancement du projet avec le Coordonnateur national et les participants au projet.


Le JEDH : Quel bilan tirez-vous des vingt (22) premiers mois de mise en œuvre du projet au Burkina Faso?

Le bilan global de la mise en œuvre du projet est satisfaisant dans la mesure où le projet se réalise conformément au chronogramme arrêté. Sur le plan des résultats, l’évaluation à mi-parcours qui a été commandité dans quatre pays nous donne des motifs de satisfaction. Sur le plan strictement interne au Burkina, je pus vous assurer que le projet est déjà au stade de finition des premiers micro projets qui ont été subventionnés. La mise en œuvre de ces micro projets, en dépit de quelques difficultés inhérentes à ce genre d’activités, se poursuit normalement. Le suivi des activités sur le terrain nous a révélés toute la pertinence de ce projet et l'intérêt qu'il suscite auprès des populations.


Le JEDH : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans la mise en œuvre du projet au niveau du Burkina Faso et comment arrivez-vous à les surmonter?

Les difficultés que nous avons rencontrées sont liées à des incompréhensions dans les interprétations des attributions de chacun au début du projet. Une fois les clarifications apportées, chacun des acteurs s’est résolument mis au travail. C'est par le dialogue et la concertation que nous arrivons à juguler les problèmes qui arrivent ça et là dans la gestion au quotidien de ce projet.


Le JEDH : Quelles sont vos priorités dans la mise en œuvre du PEDHA au niveau du Burkina Faso ?

La priorité aujourd’hui, c’est de continuer la mise en œuvre des micro projets. Je vous disais tantôt que nous sommes en train de terminer la première phase des micro projets. Il va falloir soumettre de nouveaux micro projets pour la phase d’extension qui va de janvier 2011 à Juin 2011. Il nous faut aller très vite car il ya les évaluations participatives des projets achevés à réaliser, les nouveaux projets à soumettre et la rédaction des rapports finaux des premiers projets.


Le JEDH : Quelles sont les particularités voire l’originalité du PEDHA par rapport aux autres projets EDH que vous avez déjà réalisés ?

La principale innovation de ce projet vient des acteurs impliqués. Je crois savoir que c'est un projet intégré qui associent plusieurs partenaires pour la réalisation d'objectifs communs dans les communautés. L'autre originalité vient du fait que ce sont les populations elles-mêmes qui ont identifié les problèmes de droits humains auxquelles elles sont confrontées. Ce sont elles-mêmes qui ont proposé les approches et les solutions aux problèmes soulevés. Nous n'intervenons que pour les accopagner dans la mise en oeuvre des micro projets communautaires.


Le JEDH : Quel message avez-vous à l’endroit de tous ceux qui sont impliqués dans la mise en œuvre du PEDHA au Burkina Faso ?

Le message que j’ai pour les acteurs impliqués dans la mise en œuvre du projet, c’est de maintenir la dynamique avec laquelle le projet est exécuté. Je les exhorte à maintenir le cap pour le plus grand bien de nos communautés.


Le JEDH : Quel est votre mot de fin ?

Je remercie les initiateurs du PEDHA et tous ceux qui ont œuvré à sa concrétisation. Je souhaite longue vie au blog que le Coordonnateur national a bien voulu créer pour la visibilité du projet et tout le travail EDH que nous faisons. C’est une fenêtre qui est ouverte à tous et je vous invite à l’utiliser pour le partage des expériences et des informations utiles sur les droits humains.


Le JEDH vous remercie de l'exclusivité de cette interview.

25 novembre 2010

Ko Abonkoa en exclusivité sur le JEDH


En mission de suivi des activités du micro projet de prévention des violences faites aux enfants en milieu scolaire dans la région des Cascades, le Coordonnateur national du Proojet Education aux Droits Humains en Afrique/ Burkina Faso a rencontré le 21 octobre 2010, l'activiste, Ko Abonkoa au Lycée Lompolo Koné de Banfora.

Le JEDH: Qui êtes vous?
Ko Abonkoa : Je suis Ko Abonkoa, membre du Groupe d'Etudes et Recherches sur la Démocratie et le Développement Economique et Social (GERDDES) dans la région des Hauts-Bassins, au Burkina Faso. Je suis éducateur aux droits humains et professeur au Lycée Molo Sanou de Bobo-Dioulasso.

Le JEDH: Quel est le titre de votre micro projet et quels en sont ses objectifs?
Ko Abonkoa : Je suis porteur d'un micro projet de prévention des violences faites aux enfants en milieu scolaire dans les régions des Hauts-Hassins et des Cascades dans le cadre du Projet Education aux Droits Humains en Afrique initié par Amnesty International.
Le micro projet a pour objectifs la sensibilisation et le renforcement des capacités des acteurs et partenaires de l'éducation (enseignants, élèves, parents d'élèves, responsables et encadreurs pédagogiques, chefs d'établissements...) sur les droits et devoirs des enfants en vue de lutter contre les violences faites aux enfants en milieu scolaire.

Le JEDH: Pourquoi avez-vous choisi de travailler sur les violences faites aux enfants en milieu scolaire?
Ko Abonkoa: Le choix de ce thème a été guidé par une consultation participative que nous avons réalisée dans le cadre du Projet éducation aux droits humains en Afrique/ Burkina Faso, en août 2009 auprès des acteurs et partenaires de l'éducation (élèves, enseignants, encadreurs et responsables pédagogiques, parents d'élèves et chefs d'établissement...). Tous ont de façon unanime reconnu les violences faites aux enfants comme étant un des facteurs explicatifs de la déperdition scolaire des enfants dans la région des Hauts-Bassins et des Cascades.
Le JEDH: Quel est l'ampleur des violences faites aux enfants en milieu scolaire dans ces deux régions?
Ko Abonkoa: Nous ne disposons pas de statistiques officielles sur la question, seulement les témoignages que nous avons reçus des partenaire et acteurs de l'éducation nous indiquent que de plus en plus la violence en milieu scolaire devient un phénomène récurrent qui nécessite que nous y apportons des solutions.

Le JEDH: Comment définissez-vous la violence contre les enfants en milieu scolaire?
Ko Abonkoa: La violence contre les enfants est tout acte de nature à provoquer une souffrance quelconque chez l'enfant. Cette souffrance peut-être d'ordre moral, physique ou psychologique. Les violences faites aux enfants sont multiples et multiformes. Elles existent entre les enfants et leurs encadreurs mais également entre les enfants eux-mêmes dans le cadre scolaire.

Le JEDH: Quel lien établissez-vous entre la violence contre les enfants et les droits de l'enfant?
Ko Abonkoa: La Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant qui a été adoptée le 20 novembre 1989 et ratifiée par le Burkina Faso le 23 Juillet 1990 reconnait les enfants comme des personnes à part entière dont les droits sont protégés. Une quelconque violation des droits de l'enfant est reprimée par la loi au niveau national, régional et international en raison de la vulnérabilité et de la fragilité physique et psychosociale de l'enfant.

Le JEDH: Quels sont les principaux droits qui sont reconnus aux enfants du monde entier?
Ko Abonkoa: La plupart des instruments juridiques reconnaissent à tout enfant sans distinction et discrimination aucune les droits suivants:
a) Droits civils : droit à la vie, droit à la sureté de sa personne ,droit à un nom dès sa naissance , droit à une famille , droit à une nationalité , droit d’être protégé contre les tortures et les mauvais traitements

b) Droits politiques : droit à la liberté d’expression sous réserve des restrictions prévues par la loi, droit à la liberté d’association et de réunion , droit à l’information sous réserve d’être protégé contre les dangers véhiculés dans les médias et internet .

c) Droits sociaux et culturels : droits à l’éducation , droit à la santé et à l’accès aux services médicaux , droit aux loisirs et au repos.
Le JEDH: Pourquoi des droits spécifiques à l’enfant ?
Ko Abonkoa: L’enfant a des droits protégés par la loi pour diverses raisons:
- L’enfant est un être dépendant (pour sa survie, son développement et son épanouissement, l’enfant a besoin de ses parents, de sa famille, de la société et de l’Etat)
- L’enfant est une personne à part entière même s’il ne suffit pas à lui-même.· L’enfant jouit des mêmes droits et libertés que les adultes et les personnes âgées.
- L’enfant jouit d’une personnalité juridique inviolable : « tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits et en dignité » Article 1er de la DUDH L’enfant est un être en devenir (pour sa croissance, l’enfant a besoin de la protection de ses parents, de sa famille, de la société et de l’Etat)
- L’enfant est un être fragile (pour sa sécurité, l’enfant a besoin d’une protection de ses parents, de sa famille, de la société et de l’Etat)

Le JEDH: Est-ce à dire que la loi ne reconnait que des droits à l'enfant? Qu'en est-il des devoirs de l'enfant?
Ko Abonkoa: Les différents droits de l’enfant visent à le protéger et à assurer son plein épanouissement. Si l’enfant a des droits, la loi lui attribue également des devoirs ou des obligations qui sont entre autres:
- Le respect de l’autorité de l’Etat
- Le respect de l’autorité parentale
- La protection des parents contre le déshonneur, le dénigrement, la honte, les bassesses…(les enfants doivent s’abstenir de porter atteinte à la réputation et à la dignité de leurs parents)
- Le devoir de reconnaissance envers les parents (les enfants doivent aider matériellement et financièrement leurs parents à leur vieillesse)
- Le respect des obligations scolaires (Assiduité à tous les cours, révisons des leçons et travaux personnels, devoir de participer aux différentes formes d’évaluation etc.…)
- Le respect des autres élèves et des droits de ceux-ci.- Le respect des biens publics et de l'autorité de l'Etat
- Le respect des aînés et des éducateurs (ce respect ne s’apparente pas à un assujettissement)Les manquements à ces devoirs impliquent des sanctions reconnues par les textes régissant les établissements d’enseignement. (les sanctions prévues doivent être conformes à la législation scolaire)
Le JEDH: Quelles sont les différentes formes de violation des droits des enfants en milieu scolaire ?
Ko Abonkoa: Il existe une bonne panoplie d'actes attentatoires aux droits de l'enfants dans la communauté scolaire. Nous pouvons citer en autres:
- Les mauvais traitements (bastonnades, coups et blessures…)
- Les injures dégradantes
- Le harcèlement sexuel
- Les expulsions et les punitions injustifiées ou arbitraires
- Les privatisations de nourritures et les travaux harassants à domicile
- Le non suivi par les parents du travail scolaire de l’enfant…
- Les bagarres et rixes des élèves dans les établissements.

Le JEDH: Comment comptez-vous lutter contre les violations des droits des enfants en milieu scolaire?
Ko Abonkoa: Nous pensons que nous viendrons à bout des violences contre les enfants en milieu scolaire avec le concours de tous les acteurs et partenaires par la sensibilisation et l'information sur les droits et devoirs des enfants.
- Informer et sensibiliser les enseignants, les personnels administratifs et les élèves sur les droits des enfants.- Informer et sensibiliser les parents sur leurs devoirs d’éducation et de protection de leurs enfants.
- Dénoncer toutes formes de violation des droits des enfants du milieu scolaire.- Requérir auprès des responsables d’établissement ou toutes autres autorités compétentes des sanctions contre ceux qui violent les droits des enfants- Plaider pour une insertion effective des droits et devoirs des enfants dans les curricula d’enseignement.
Le JEDH: Quel est votre mot de fin?
Ko Abonkoa: Je dis merci à tous les promoteurs du PEDHA car ce projet nous permet de mettre en avant la question des droits humains pour atteindre le bien être des enfants. Combien de personnes font du tort aux enfants par simple ignorance de leurs droits. C'est en combattant les causes profondes des violations des droits humains que ce projet trouve tout son fondement.
Le JEDH vous remercie