Le JEDH: Monsieur Alassane KERE, vous avez été porté à la tête du réseau des éducateurs en droits humains au Burkina Faso, pouvez-vous revenir sur l'historique de votre organisation?
Alassane KERE: Le 22 janvier 2011, dans la ville historique de Sya, Province du Houët, Région des Hauts-Bassins, les participants au Projet EDH, créaient le Réseau des Éducateurs aux Droits Humains (REDH-BURKINA FASO). Cette nouvelle organisation est une création d'Amnesty International dans le cadre de la mise en œuvre de son nouveau projet d'éducation aux droits humains.
Le réseau des éducateurs en droits humains est une coalition d’organisations œuvrant dans le domaine des droits humains, sélectionnés dans le cadre du PEDHA. Le réseau a pour ambition d'accroître, par la sensibilisation et la formation, le niveau de compréhension des populations en des droits humains en vue de les amener à faire valoir leurs droits. Le REDH-BURKINA est une organisation apolitique, non syndicale et non confessionnelle. Il s'interdit tout débat à caractère politique ou religieux. Ses membres jouissent des mêmes droits et bénéficient des mêmes traitements.
Le réseau est ouvert à toute personne affiliée à une organisation, association, institution nationale ou internationale soucieuse de promouvoir et de protéger les droits des personnes défavorisées et disposer à se conformer à ses statuts et règlement intérieur.
Le JEDH: Quels sont les objectifs du réseau?
Alassane KERE: Le réseau poursuit les objectifs suivants:
* Accroître le niveau de compréhension des populations sur leurs droits par la promotion des valeurs universelles ;
* Renforcer la protection des groupes sociaux les plus défavorisées par la sensibilisation, l'information et l'éducation aux droits humains ;
* Créer et maintenir un système de communication et d'information en vue de prévenir les atteintes aux droits humains ;
* Partager les informations, les bonnes pratiques, les connaissances, les compétences et ressources relatives à l'EDH entre les membres du réseau au niveau national, régional et international.
* Partager les informations, les bonnes pratiques, les connaissances, les compétences et ressources relatives à l'EDH entre les membres du réseau au niveau national, régional et international.
Le JEDH: Que compte faire le réseau pour atteindre ses objectifs?
Alassane KERE: Le réseau entend développer des initiatives en vue de vulgariser les droits humains auprès des populations dont une grande majorité ignore ses droits et devoirs citoyens. Pour ce faire, le réseau va initier des conférences publiques, des causeries-débats, des causeries éducatives, des conférences de presse, des théâtres fora, des émissions radio et télé, des jeux concours, des plaidoyers dans les communautés sur les problèmes de droits humains que vivent les populations au quotidien. Au cours de ces différentes rencontres, les membres du réseau vont échanger avec les populations sur les textes et lois qui existent en matière de droits humains et comment elles peuvent accéder à ces droits. Il s’agira également de montrer les voies de recours légales en cas de violation des droits de chaque citoyen.
Le JEDH: Quels sont les moyens dont dispose le réseau pour réussir sa mission?
Alassane KERE: Le réseau est financé par Amnesty International à travers le Projet éducation aux droits humains en Afrique. Cependant, le réseau jouit d'une autonomie financière qui lui permet de rechercher des ressources additionnelles dans le cadre de sa mission.
Le JEDH: Quelles sont les réalisations du réseau?
Conférence de presse du réseau 11 mars 2012 |
Le JEDH: Quels sont les défis majeurs du réseau à l'heure actuelle?
Alassane KERE: Le réseau vient de naître et comme tout nouveau-né, nous sommes confrontés au problème existentiel. Le réseau est composé de membres émanant de divers horizons du Burkina Faso et cela n'est pas sans difficulté. Il y a les problèmes de communication, de logistique, de formation. Toutes ces difficultés vont se résorber au fur et à mesure que le réseau va acquérir de l'expérience. Le manque d'équipements numériques (ordinateurs, appareils photos, caméscopes, dictaphones...) handicape sérieusement le travail sur le terrain étant donné que le réseau a une composante virtuelle qui est constituée des membres qui utilisent l'outil internet et l'informatique pour communiquer. Toutefois, il nous appartient de rechercher les moyens qui vont nous permettre de travailler efficacement. Le projet nous vient en appui certes, mais nous devons chercher les voies de notre autonomie financière.
Le JEDH: Qu'en est-il de l'interconnexion entre le réseau des éducateurs en droits humains du Burkina Faso et des autres réseaux en Afrique et dans le monde?
Alassane KERE: Nous rentrons de Lomé où les participants au projet éducation en droits humains en Afrique se sont rencontrés pour le bilan des activités. A cette occasion, nous avons discuté de la création d'un réseau panafricain pour les éducateurs en droits humains. Pour ce faire, nous voulons commencer par mettre en place un réseau des éducateurs en droits humains pour les pays francophones qui va se connecter au réseau des anglophones. Pour l'instant, nous sommes au stade des discussions pour voir la faisabilité d'un tel projet.
Le JEDH: Combien de membres compte le réseau à l'heure actuelle?
Alassane KERE: Le réseau compte un noyau de quinze (15) activistes bénévoles sélectionnés dans le cadre de la mise en œuvre du projet éducation aux droits humains en Afrique d'Amnesty International. A ceux-ci s'ajoutent une trentaine de membres virtuels qui échangent et partagent les informations, les connaissances, les ressources et les compétences en droits humains à travers internet. Le réseau est amené dans les mois ou années à venir à s'ouvrir à d'autres personnes pour plus d'impacts.
Le JEDH: Quel est votre mot de fin?
Alassane KERE: Je remercie tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre du projet et toutes les bonnes volontés qui nous ont aidé à mettre sur pied le réseau. Je remercie également les promoteurs du projet et tous les membres du réseau pour le travail remarquable que nous sommes en train de réaliser dans les communautés.
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RépondreSupprimerChers lecteurs et lectrices,
RépondreSupprimerJe vous remercie de l'attention toute particulière que vous porterez à ces écrits qui ne visent que l'éducation des populations africaines sur leurs droits et devoirs pour plus de justice et de progrès dans nos pays.
Nous vivons aujourd’hui dans un monde d'ouverture et c'est la raison pour laquelle je vous invite à partager avec nous vos connaissances, compétences et ressources en droits humains dans le but ultime de participer à l'éveil des consciences pour le respect de nos droits et libertés.
Merci à tous et à toutes
A très bientôt